Service postal de Sfax à Sousse.
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Source Journal "La Nature" n°1495 de Janvier 1902)

Dès le début novembre 1901, des voitures à pétrole firent le service régulier des postes et des voyageurs sur les 128 km séparant Sfax de Sousse, et ce à une vitesse un peu supérieure à 20 km/h. Fin 1901 fut alors inauguré le service Graïba-Gabès (87 km). Les véhicules utilisés étaient munis d’un châssis Panhard-Levassor, avec une carrosserie Jeantaud. Les véhicules de ces deux lignes étaient mus respectivement par des moteurs de 12 et 8 ch, car sur les routes pratiquées, les rampes étaient d’un faible pourcentage, et espacées. 
A l’avant, ils étaient équipés de roues caoutchoutées du système dit " compound ". C’était une précaution indispensable pour la conservation du moteur et des mécanismes de transmission et de direction. A l’arrière leurs roues étaient ferrées. Leurs trois freins permettaient un arrêt quasi instantané. Le radiateur disposait d’une grande surface de refroidissement. Le conducteur se trouvait à l’avant, les voyageurs de première classe dans la partie médiane, et les sacs postaux à l’arrière dans un coffre fermé à clef. Sur le toit on disposait les bagages des voyageurs et les colis postaux.

Service postal de Graïba à Gabès.
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Source Journal "La Nature" n°1495 de Janvier 1902)

Les instigateurs de ce service jugèrent néanmoins qu’il n’était pas prudent de renoncer complètement, et sans transition, à une cavalerie de marche plus lente, mais sûre. On ne pouvait en effet exclure une possible panne, même avec les automobiles les plus éprouvées. Les diligences étaient toujours en service à cette époque-là. Il faut ajouter qu’en ce début de XXe siècle, les chevaux ne coûtaient pas cher à l’achat en Tunisie, et qu’ils étaient nourris à l’orge (Providence des plaines africaines).