Le football

Le football était et reste le sport roi à Sousse. 

Tous les enfants de la ville de quelque origine qu'ils soient se souviennent de parties endiablées. Pour les plus anciens, sur les terrains vagues entre deux zones d'habitation, pour les plus jeunes sur les terrains de la Patriote. On tapait et pas toujours sur un bon ballon, mais l'essentiel était le plaisir et l'ardeur du match. Aussi la ville pouvait s'enorgueillir et, à juste titre, de fameuses équipes de foot.

En Tunisie, la Ligue Tunisienne du football Association (LTFA) est créée en 1921, elle prend la suite de l'Union des Sociétés de Gymnastique de Tunisie. Ces organismes sont bien sûr rattachées aux instances métropolitaines. Les clubs de la ville de Sousse s'organisèrent véritablement après le premier conflit mondial.

Les matchs et championnats étaient très suivis par les supporters des grandes équipes de la cité qui encourageaient leurs joueurs en les accompagnant lors de leurs déplacements joyeux. A domicile, les parties donnaient lieu à des échanges aussi pugnaces sur le terrain que tout autour. Et les rencontres inter-quartiers se finissaient souvent autour d'un apéritif fraternel au café Gilardi ou de Paris.

La Patriote
(Source : Le forum des amis d'Hadrumète, wikipédia)

L'équipe de la Patriote en 1926
(Photo Col. Roland Mantia)

Le club de foot, au sein de l'association "La Patriote", fut créé dès 1903.  Les matchs de foot se déroulaient au Stade Charles-Henri Cachelou qui fut inauguré en le 2 avril 1922, stade qui appartenait en propre à La Patriote. Charles-Henri Cachelou fut le premier président du club.
Ce stade devint après l'indépendance le stade M'hamed Maârouf qui fut un avocat et militant nationaliste, cinquième président de l'Étoile sportive du Sahel de 1932 à 1935.

Lorsque des matches de Derby l'opposait le club à la Savoïa de Sousse l'ambiance est électrique. 
Seules les équipes de l'Étoile et de la Patriote jouaient en ligue 1.

L'équipe de la Patriote
De G. à D. debouts : Rachid, Badaï,?, Morabito,?, François Di Maggio
Accroupis : ?, Michel Fotorino, Claude Buiguès, Vincent Angeli,?
(Source : les amis d'Hadrumète - Col. Claude Larue)

Pendant quatre années de 1930 à 1934, le club fusionne avec le Club sportif des cheminots de Sousse pour constituer l'Union sportive Patriote-Cheminots (USPC). 

Cette nouvelle association gagne le championnat de promotion d'honneur centre en 1930, ce qui lui permet de monter en division d'honneur centre-sud (équivalent d'une poule de Ligue I) Mais elle ne s'y maintiendra que trois ans avant de se dissoudre.

En 1936, le club redevenu la Patriote, le Red Star et la Maccabi de Sousse fusionnent et créent le Football Club de Sousse (FCS). Seul le gardien de but Ameur Braïek, parmi les Tunisiens musulmans, réussit à conserver sa place au sein d'une formation trop forte au centre-sud mais pas assez au niveau national puisqu'elle perd la finale du championnat contre l'Italia (0-3).

L'année suivante, les supporters exigent la restitution du nom de leur club : l'association devient la Patriote-Football Club de Sousse (PFCS) où Kamel Ben Amor retrouve sa place. De 1941 à 1946, la Patriote de Sousse participe à des critériums régionaux et, avec la réorganisation des compétitions en 1947, fait partie de l'élite

L'équipe de la Patriote en 1951 à Sfax
De G. à D. debouts : Terruel - Seys, F. Borelli - Foulon -  E. Vigo -  et Boriello (entraîneur) 
Accroupis : V. Garouffi - Doumik - Mazouz - Cimalando - Tibi et Villa.
(Photo Col. Roland Mantia)

L'équipe des juniors dans les années cinquante :
De gauche à droite : Bokobsa - Diatchok - Henri Bournot - Amar Mezri - 
Marcel Tarrento - Paul Vella - Michel Fotorino- Jean Artigau - Gilbert Cohen - 
Albert Taieb et Claude Buiguès .
(Source : les amis d'Hadrumète)

Après guerre, il n'y eut que deux autres équipes à Sousse en dehors de l'étoile du Sahel :  le ler Stade Soussien  et la Jeanne d'Arc. Cette dernière n'avait pas d'équipes "seniors" est était basée à Capaci Piccolo.
Une équipe de foot s'était aussi constituée au collège technique.

L'équipe de la Jeanne d'Arc en 1950
(Source : les amis d'Hadrumète)