L'intervention française  - 2 -

L'escadre française tire sur les remparts de Sfax. 
Gravure présentée dans le journal "The Illustration" - juillet 1881 (coll. Ch. Attard)

Une fois la ville de Sfax conquise, les troupes françaises entrent dans Gabès ; mais la situation du pays ne cesse de se détériorer. De nombreuses tribus bédouines multiplient les coups de mains menaçant les lignes de chemin de fer et les liaisons télégraphiques. Les troupes beylicales ne réussissent guère plus à maintenir l'ordre. 
Les rebelles se regroupent et se concentrent alors autour de Kairouan, c'est vers cette ville que vont aussi converger trois colonnes
militaires. Une en provenance de Tébessa et commandée par le Général Forgemol, la seconde venant de Tunis aux ordres du Général Saussier et la troisième, la quatrième brigade expéditionnaire de Sousse commandée par la Général Etienne. 
Au début du mois de septembre 1881, les français débarquent donc à Sousse, ils y sont bien reçus par les autorités locales. Après avoir défilé en ville, les troupes prennent leur cantonnement dans la Kasbah.

Débarquement de la colonne Etienne à Sousse
Dessin de Dick de Lonlay,  
extrait de son livre : "En Tunisie, souvenirs de sept mois de campagne".

Le 1er octobre et les jours suivants, ce qui va constituer la future colonne Etienne débarque à son tour dans la ville. L'armée réquisitionne plus de 500 chameaux, c'est au moins 700 qui partiront vers Kairouan. Continuellement harcelé par des francs-tireurs, les français finissent le 22 octobre par quitter une ville à l'abandon, manquant d'eau. Les victimes sont nombreuses.

Le 32e régiment d'artillerie
Formé en 1873; il fit la campagne de Tunisie et s'engagea à Sousse et à Kairouan.

Sousse servira dès lors de tête de pont et permettra le ravitaillement et le rapatriement des troupes engagées à Kairouan.
Ainsi fut "prise" sans coup férir Sousse la Blanche qui allait passer pendant quelques soixante quinze années sous protectorat français.